Mon petit possible – Le peu que je dois – Le peu que je peux.
Certains me demandent pourquoi j’ai commencé ce site, pourquoi je le continue, pourquoi je prends le temps de répondre à certains commentaires, pourquoi je transmets mes connaissances aux jeunes…
Pourquoi, me disent-ils, d’autant que cela ne te (vous) rapporte rien ?…
« Ils » pensent, relayant ainsi les lieux communs du milieu du XX° siècle, « cela ne te rapporte pas d’argent »…
Je me suis longtemps posé la même question, mais en d’autres termes : qu’est-ce qui m’a empêché de partager (peu, peut-être) ce que je sais plus tôt ? qu’est-ce qui m’a empêché d’inviter plus tôt d’autres (les plus jeunes surtout) à emboîter le pas de Cyriax…, à tenter d’améliorer l’approche du patient douloureux sans errer aussi longtemps que moi et sans explorer -comme je l’ai fait- des voies séduisantes, certes, mais sans issue ?
Pourquoi ce site ? Pourquoi cette énergie ? Pourquoi cette volonté ? Pourquoi ce travail de fourmi ? Et pourquoi seul dans mon coin ???
J’ai d’abord pensé que je devais cette volonté à Brassens, car il me semblait que, dès 1954, il avait vu clair…
Le temps, disait-il, ne peut plus être aux révolutions, aux solutions collectives.
Et « le vieil indien » de nous inviter à la seule révolution possible à ses yeux :
Cette phrase avait marqué mon adolescence. Elle m’a longtemps accompagné et elle m’accompagnera toujours. Mais il faut se rendre à l’évidence : l’idée même de révolution semble devoir être aussi abandonnée. A postériori, j’ai l’impression que je me suis employé à assumer ce deuil depuis quelques années sans vraiment m’en rendre compte…
Jusqu’à ce que j’entende Pierre Rahbi
Si ce n’est pas maintenant / quand ?
Ne serait-ce pas notre nouvelle éthique : « Si nous ne commençons pas à faire notre petit ouvrage de colibri, quand allons-nous nous y mettre ? »
Hillel L’Ancien (un sage des années qui précèdent l’ère chrétienne, un contemporain du roi Hérode et de Jésus) écrivait :
Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ?
Et si je ne suis que pour moi, que suis-je ?
Et si ce n’est pas maintenant, quand ?
(Avot 1.14)
Un hymne pour une nouvelle éthique ?
Si je ne suis pas pour moi / qui le sera ?
Si je ne suis que pour moi / que suis-je ?
Si ce n’est pas maintenant / quand ?
Si je ne suis pas pour moi / qui le sera ?
Si je ne suis que pour moi / que suis-je ?
Si ce n’est pas maintenant / quand ?
Si je ne suis pas pour toi / que le sera ?
Si je ne suis que pour toi / qu’y puis-je ?
Si ce n’est pas maintenant / quand ?
Il y eut la révolution des œillets, des parapluies, des tulipes…
Se prépare sûrement, tranquillement, une révolution silencieuse.
Une révolution qui ne revendiquera pas « La» révolution, mais plutôt une évolution ou une réappropriation d’une humanité oubliée temporairement !
Et donc, « faire sa part ou sauver sa peau ?»
pourrait être la seule question (la seule alternative) à laquelle nous soyons désormais confrontés !
Un exemple de mouvement spontané ci-dessous