Le monde est plein d’idées généreuses devenues folles.
« Le monde est plein d’idées chrétiennes devenues folles. » Chesterton
Méthode Mézières [1947] Françoise Mézières [1909-1991]
Masseur-kinésithérapeute diplômée puis enseignante de l’École française d’orthopédie et de massage [EFOM], Françoise Mézières publia en 1947 un ouvrage classique intitulé La gymnastique statique. C’est également à cette période que la thérapeute fit ce qu’elle nommera par la suite son observation princeps, celle d’une patiente pour qui la correction d’une courbure vertébrale entraînait systématiquement une modification des deux autres. C’est l’observation de cette patiente lui marque le début de son intérêt pour l’effet des postures sur les réactions musculaires. À compter de cette date, Mézières élabora une théorie reposant sur deux principes de base, à savoir que ce sont les muscles qui caractérisent la forme du corps comme les ficelles animent une marionnette et que certains muscles sont en lien au sein de chaînes musculaires sur lesquelles il est possible d’agir dans le but d’améliorer l’état de santé des patients. Contrairement à la majorité des « découvreurs » de thérapie, Françoise Mézières n’a pas développé de structure officielle de formation. Cela conduisit, après son décès en 1991, à l’émergence de techniques dérivées de sa méthode, comme la Rééducation posturale globale [RPG] de Philippe Emmanuel Souchard ou la Reconstruction posturale de Michaël Nisand, tous deux anciens élèves de Mme Mézières. À l’heure actuelle, la méthode RPG est enseignée dans une société anonyme à conseil d’administration portant le nom ronflant d’Université internationale permanente de thérapie manuelle de Saint-Mont, dans le Gers. La Reconstruction posturale fait quant à elle l’objet d’un [semble-t-il unique] diplôme universitaire à l’université Louis Pasteur de Strasbourg.
Mode de découverte : l’observation ses patients
Scientificité de la découverte : pas d’études scientifiques publiées.
Principe théorique non étayé : il y aurait un lien entre les symptômes ressentis par le patient et sa tension musculaire, que des étirements du muscle au moyen de postures pourraient résoudre.
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Le CorteX est un collectif d’enseignement et de recherche en esprit critique et sciences. Il est né en 2010 à l’Université de Grenoble à l’initiative de cinq formateurs professionnels et a pour objectif de mettre à disposition les travaux de tous les acteurs – enseignants, chercheurs, étudiants – travaillant sur un sujet développant le critical thinking, l’esprit critique, quelle que soit leur origine disciplinaire.
Les membres du corteX ne sont financés que par leurs enseignements et par leur salaire public (lorsqu’ils en ont un – c’est le cas de deux d’entre eux). Ils ne déclarent aucun conflit d’intérêt, et n’entretiennent aucun lien avec une source de financement industrielle ou privée. Quitte à ne pas être riches, ils ne souhaitent pas émousser le fil de leurs analyses et leurs productions.
Ils préfèrent contribuer à de la publication publique, et ne donnent pas la priorité à la course de hamster des publications dans les revues à referees.
Comme vous l’avez certainement constaté, nous sommes loin de ce que disait François Jacob (Prix Nobel de physiologie en 1965)
« On peut presque mesurer l’importance de l’intérêt d’une découverte à l’intensité de la surprise qu’elle provoque. »
« La plus grande découverte de ce siècle (le XXI°) de recherche et de sciences est probablement l’étendue de notre ignorance de la nature que, pour la première fois, nous pouvons contempler notre ignorance en face. »
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