Histoire de l’orthopédie « non-chirurgicale » en francophonie

L’orthopédie non chirurgicale dans sa version moderne vit le jour en Angleterre au milieu du 20° siècle sous l’impulsion de James Cyriax qui opéra une véritable révolution au sens copernicien du terme. Voir ICI

Dans les années 70, les médecins et les kinésithérapeutes belges recevaient une formation très lacunaire en orthopédie et beaucoup de kinésithérapeutes frustrés se rendirent en Angleterre pour devenir ostéopathes sans savoir que l’ostéopathie était déjà dépassée. Quelques autres eurent connaissance des travaux du Dr Cyriax et l’invitèrent. Les Flamands furent très actifs et les Wallons leur emboîtèrent le pas.

Deux associations virent le jour, mais à ce jour (depuis les mesures du ministre Van den Broek) les Wallons ont baissé les bras et ne subsiste que l’association flamande (ETGOM). Steven Deconninck et quelques autres ont patiemment continué à affiner la démarche et les techniques de Cyriax. De leur côté, les Wallons tentent timidement d’introduire certaines notions d’orthopédie moderne dans les écoles de kinésithérapie, mais rien n’est encore bien structuré. Certains, malgré son archaïsme, sont parvenus à introduire l’ostéopathie dans des structures reconnues, et, sous couvert de l’ostéopathie, qui -il faut le dire- plaît,  enseignent essentiellement les connaissances engrangées par la démarche de Cyriax et de ses continuateurs…

Il n’y a donc toujours pas, en Wallonie, d’enseignement cohérent de « Médecine Orthopédique Générale ».

Les médecins ne sont pas mieux lotis puisqu’il n’existe toujours aucune formation approfondie de l’approche des douleurs mécaniques qui ne relèvent pas de la chirurgie. De plus, même s’ils peuvent encore infiltrer, les codes qui permettent de tarifer les infiltrations leur ont été enlevés… On ne s’étonne donc pas que les patients soient de plus en plus orientés chez les orthopédistes qui sont en réalité des chirurgiens. Or, ceux-ci sont tous très spécialisés et peu intéressés par les patients qui ne relèvent pas de la chirurgie (on le comprend aisément).

Tout ceci (et d’autres éléments qu’il serait trop long à développer ici) explique sûrement le grand désarroi des patients atteints de ce qu’on appelle désormais les TMS (troubles musculo-squelettiques), qui coûtent (selon la Work Fondation) des milliards d’euros aux Européens et qui (selon l’étude de 2009), « dans la grande majorité des cas, ne reçoivent aucun diagnostic précis ».

En 2009, la Work Fondation en appelait à une campagne « Fit for work »… Je pense que personne n’en a entendu parler.

Il faut dire que cette campagne aurait dû inviter les gouvernements, le monde du travail et les professionnels de la santé à travailler ensemble…En 2009, on pouvait se demander : « Quels professionnels de la santé ? »

En 2012, rien n’a vraiment changé en francophonie…

Les Flamands ont continué leur petit bonhomme de chemin… ETGOM  –ICI–  s’est encore développé et enseigne désormais dans plus de 25 pays, mais jamais en francophonie (Wallonie, France, par ex.).

A quand une révolution copernicienne orthopédique en francophonie ?

Annexe : journal « Le Soir »

Le mal de dos des Belges coûte 1,6 milliard d’euros

SOUMOIS,FREDERIC

Page 31

Vendredi 2 octobre 2009

Douleur L’importance d’une prise en charge précoce pour maintenir la qualité de vie

Une étude réalisée dans 25 pays européens montre que si l’absentéisme au travail pour cause de stress est élevé et croissant, il est au moins deux fois moins élevé que celui causé par les troubles musculo-squelettiques (TMS) : maux de dos, sollicitation excessive de la nuque ou du bras et maladies articulaires sur le lieu du travail.

D’après l’organisme indépendant de recherches The Work Foundation, 100 millions d’Européens souffrent de douleurs musculo-squelettiques chroniques et jusqu’à 40 % d’entre eux ont dû quitter leur emploi en raison de leur santé. Le même organisme estime que les conséquences des troubles musculaires et articulaires sur l’emploi représentent un coût estimé à 240 milliards d’euros par an.

Conclusions des experts ? « Les différents troubles musculo-squelettiques ont une influence considérable sur la capacité des individus à travailler, sur une base non seulement individuelle mais aussi agrégée. Dans leur ensemble, ils affectent la productivité et la participation au marché du travail de milliers de travailleurs belges », affirme Tatiana Quadrello, de la Work Foundation. « Il y a des faits incontournables : près d’un travailleur belge sur cinq dit souffrir du dos chaque année. Jusqu’à 65 % de la population adulte souffrira de maux de dos importants à un moment de sa vie. La grande majorité de ces patients ne reçoivent aucun diagnostic précis. Or, le coût total des maux de dos pour la société belge est de 1,6 milliard d’euros. »

Par ailleurs, plus de 17 % des travailleurs belges souffrent de douleurs musculaires dans la nuque, les épaules et les membres supérieurs. Les troubles musculo-squelettiques du membre supérieur liés au travail peuvent toucher les tendons, les muscles, les articulations, les vaisseaux sanguins ou les nerfs et provoquer une douleur, une gêne, un engourdissement et des fourmillements.

« Nous estimons également qu’en Belgique, au moins 70.000 personnes souffrent d’arthrite rhumatoïde, souligne Tatiana Quadrello. Or, selon les estimations, près d’un quart des personnes atteintes d’arthrite rhumatoïde arrêtent de travailler dans les cinq ans du diagnostic. Et il en est de même pour la spondylarthrite ankylosante, une maladie rhumatismale progressive et chronique qui peut toucher la colonne vertébrale mais aussi d’autres articulations, tendons et ligaments.

Or, pour le patient, souffrir d’un de ces maux se transforme trop souvent en double peine : les effets de l’invalidité et de la douleur se répercutent sur son endurance, ses capacités cognitives et de concentration, son humeur, sa mobilité et son agilité.

Pour l’experte, « l’étude Fit for Work suggère clairement que l’intervention à un stade précoce est un facteur-clé pour permettre aux personnes atteintes de TMS de demeurer actives ». Selon Maarten de Wit, ancien vice-président de la Ligue européenne contre le rhumatisme, « le travail augmente l’estime de soi et a un impact positif sur l’humeur et la productivité. Il donne également un sentiment d’engagement vis-à-vis de la société. »

Sur la base de cette étude paneuropéenne, une campagne Fit for Work a été lancée ce 1er octobre par des parlementaires européens qui appellent à une action coordonnée entre gouvernements, monde du travail et professionnels de la santé.

Le 29 février 2012,

le même journal titrait :

Le dos, problème nº 1 des Belges

DU BRULLE,CHRISTIAN; DORZEE,HUGUES

Mercredi 29 février 2012

Santé Mieux traiter les douleurs chroniques : le défi de « Change Pain »

Les chiffres donnent le tournis : 2,9 millions de Belges souffrent de douleurs chroniques. Et celles-ci coûtent chaque année 1,6 milliard d’euros à la Sécurité sociale.

« Mais ne nous trompons pas de cible, précise le Pr Bart Morlion (KUL) président de la Société belge contre la douleur. Quand on parle de douleur chronique, il ne s’agit pas d’une rage de dents ni d’une douleur induite par une blessure accidentelle. Ce dont il est question ici n’est autre que ces maux lancinants qui perdurent au-delà de trois mois et qui peuvent trouver leur origine dans une foule d’affections : arthrose, rhumatisme, douleur diffuse comme la fibromyalgie, etc. »

Ce type de douleur a aussi bien souvent un impact sur la vie quotidienne des personnes qui en souffrent et elle pose… un défi thérapeutique particulier aux médecins.

« En effet, renchérit la Dr Marie-Elisabeth Faymonville, chef de l’Unité des soins palliatifs au CHU de Liège, pour gérer au mieux ces patients, une triple approche s’impose. Il faut bien sûr recourir aux médicaments à notre disposition : c’est l’approche biologique. Mais le médecin doit aussi tenir compte de l’état d’esprit de son patient, savoir l’écouter, le prendre au sérieux et l’impliquer dans son traitement dans lequel il doit avoir confiance. Enfin il y a l’approche sociale. Gérer la douleur chronique, c’est aussi tenter de limiter au maximum les difficultés quotidiennes que celle-ci peut entraîner. »

Dans le hit-parade des douleurs chroniques, les maux de dos arrivent en tête de liste. Ils représentent 47 % des cas soumis aux médecins. Viennent ensuite les douleurs articulaires (40 %). Dans ce cas, c’est celle du genou (16 %) qui est la plus répandue. Quant aux douleurs liées au cancer, elles représentent moins de 1 % des cas soumis aux médecins.

Quelques chiffres :

83,3 millions d’euros par an
Selon une étude du centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), les coûts médicaux liés au mal de dos chronique s’élèvent à minimum 83,3 millions d’euros par an. Le coût global pour la société (incapacité de travail, baisse de la productivité…) serait de 270 millions à 1,7 milliard d’euros.

Fonds des maladies professionnelles : 1 sur 5
En 2010, un cinquième des 5.448 dossiers introduits auprès du Fonds des maladies professionnelles concernaient des affections lombaires. Les secteurs touchés ? Le nettoyage, la construction et l’alimentation. Par ailleurs, environ 6 % des accidents de travail se soldent par un mal de dos.

Pour en savoir plus : www.change-pain.be

Vous pouvez bien sûr m’interpeller… Je répondrai à chacun, toujours !!!
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