Cyriax : on en saura bientôt plus

James Cyriax, père de la médecine orthopédique                                          
James Henry Cyriax, figure controversée, fut souvent considéré comme un outsider par le corps médical anglais. Ses papiers personnels ont été acquis en 2009 par le département des archives et manuscrits de la « Wellcome Library », et récemment catalogués.
La collection comporte du matériel personnel et biographique, des notes cliniques, des photographies, des publications de la « Cyriax Foundation ». Très peu de choses ont survécu et ce n’est pas étonnant, car Cyriax admettait lui-même que sa vie personnelle avait souffert du fait qu’il s’était littéralement voué à sa carrière médicale et à ses patients.
Souvent décrit comme le père de la Médecine Orthopédique Générale, James Cyriax était le fils de deux médecins qui traitaient les troubles musculo-squelettiques et le petit-fils d’un chimiste, praticien de la gymnastique médicale suédoise. Il disait qu’il avait la médecine dans le sang.

Après l’obtention de son diplôme de médecin en 1938, James Cyriax obtint le poste d’interne au département de chirurgie orthopédique au « St. Thomas’ Hospital » de Londres. Il ne tarda pas à se rendre compte que la chirurgie orthopédique n’était pas pertinente pour beaucoup de ses patients et qu’il fallait inventer une démarche non-chirurgicale pour ces personnes.
Il comprit très vite que l’utilisation des radiographies comme outils essentiels de diagnostic était inadéquate et que, par conséquent, beaucoup en subissaient les conséquences négatives. Il se rendit aussi compte que la communication entre les différents intervenants qui traitaient les patients (médecins de médecine physique, chirurgiens et physiothérapeutes) faisait cruellement défaut.

Cyriax obtint l’« Heberden prize » en 1943 pour son essai à propos des pathologies et traitement des « entorses » du coude. Il publia l’ensemble de ses travaux dans Textbook of Orthopaedic Medicine qui fut publié en deux volumes en 1954 (depuis en 10 éditions).
L’année de la publication de son Textbook, Cyriax fut élu comme membre du Royal College of Physicians auquel il ne fut jamais assidu probablement à cause de ses relations houleuses avec ses pairs qui lui reprochaient de ne pas être capable de produire de preuves scientifiques à ses idées souvent fort controversées.
Malgré cela, les idées de Cyriax furent très bien reçues à l’étranger. Il devint professeur invité en Médecine Orthopédique Générale à l’« University of Rochester, Medical Center, New York » en 1975, et enseigna en Australie, au Canada, en Afrique du Sud, en Nouvelle-Zélande, ainsi que dans beaucoup de pays européens.
La contribution importante de Cyriax à la médecine est née de son expérience importante avec les patients qu’il continua jusqu’à sa mort en 1985. Aussi, il n’est pas étonnant que l’essentiel de ses archives soit inaccessible, à cause du secret médical. En temps utile l’ensemble de ces notes pourrait constituer une mine d’informations pour les chercheurs intéressés par le traitement de pathologies comme la sciatique, la scoliose, le lumbago ainsi que les chercheurs intéressés par la relation entre le patient et les intervenants médicaux.

James Cyriax fut un médecin remarquable et remarqué toute sa vie. Il fut appelé par les plus illustres personnages de son temps : les Mitfords, des politiciens comme Enoch Powell, John Profumo, Oswald Mosley et des acteurs comme Anthony Quinn.
Cyriax avait une forte personnalité et forçait le respect même s’il se mit à dos l’ensemble de ses pairs. On dit qu’il se délectait des controverses qu’il soulevait et pensait qu’il s’agissait de la meilleure manière de diffuser largement ses idées.

Depuis sa mort il y eut beaucoup de remises en cause de son approche de la Médecine Orthopédique Générale. Par exemple, Cyriax pensait que toutes les douleurs cervicales, dorsales et lombaires étaient causées par des troubles discaux, mais aujourd’hui les praticiens de Médecine Orthopédique Générale considèrent que les ligaments constituent une explication importante des douleurs chroniques à ces niveaux.

(Remarque personnelle : je pense qu’on oublie trop vite que Cyriax invitait à ne jamais négliger la cause disco-dure-mérienne même si elle ne « sautait pas aux yeux » spontanément)

Le catalogue des personal papers of James Cyriax peut être cherché online via the Archives and Manuscripts catalogue.

http://blog.wellcomelibrary.org/2013/06/james-cyriax-father-of-orthopaedic-medicine/

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